Haut, très haut dans le ciel, un nuage un peu spécial commençait à se former. Il n'était pas comme les autres nuages, tout blancs et légers comme du coton. Non, lui, il devenait de plus en plus sombre, presque noir, et très, très grand.

"Regardez-moi," pensait ce gros nuage d'orage. "Je suis bien plus impressionnant que ces petits nuages pâles qui flottent sans but. Moi, j'ai une mission !"

Il se gonflait d'importance, et aussi d'eau. De là-haut, il observait le monde en dessous : les petites maisons comme des jouets, les arbres qui ressemblaient à des brocolis, et les gens, minuscules comme des fourmis.

"Hé hé," ricana-t-il doucement, un grondement sourd s'échappant de son ventre sombre. "Vous ne vous doutez de rien, vous autres en bas. Mais bientôt, vous allez voir de quoi je suis capable !"

Il sentait la foudre picoter en lui, comme des chatouilles électriques. Il avait hâte de la laisser jaillir. Et le tonnerre ! Ah, son beau tonnerre qui ferait trembler les fenêtres ! Et la pluie, sa pluie abondante qui laverait tout sur son passage.

"Je suis le roi du ciel !" se disait-il. "Personne n'est aussi puissant que moi !"

Les autres petits nuages blancs s'écartaient sagement sur son passage. Le vent se mit à souffler plus fort, comme pour annoncer son arrivée. Le ciel s'assombrit encore.

Et puis, CRAC ! Un éclair magnifique zébra le ciel. BOUM ! Le tonnerre répondit, faisant vibrer l'air. Le nuage d'orage était ravi. "Voilà ce que c'est, la vraie puissance !"

La pluie commença à tomber. D'abord quelques grosses gouttes, puis un véritable rideau d'eau. Les gens en bas couraient se mettre à l'abri, les volets claquaient. Les rivières commençaient à gonfler un peu.

Le nuage déversa sa colère et sa force pendant un bon moment. Il lança des éclairs, fit gronder son tonnerre et arrosa la terre de toute son eau. Il se sentait vidé, mais fier de son spectacle.

Puis, lentement, la pluie cessa. Les derniers grondements s'éloignèrent. Le nuage avait donné tout ce qu'il avait. Il se sentait plus léger, moins sombre aussi. Le vent le poussa doucement, et il commença à se défaire, à se dissiper en petits morceaux.

Bientôt, du grand et terrible nuage d'orage, il ne resta plus rien. Il s'était fondu dans l'air.

En bas, le soleil perça à travers les derniers voiles de brume. L'air était frais et lavé. Les oiseaux se remirent à chanter. Et dans le ciel, là où le gros nuage noir avait trôné, un magnifique arc-en-ciel étira ses couleurs. C'était comme un sourire du ciel, promettant que même après la plus grosse tempête, la beauté et la paix pouvaient revenir.

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