Le Cerf-volant
Contes d'Andersen
Par une belle journée où le soleil brillait et où une petite brise coquine faisait danser les feuilles des arbres, un jeune garçon nommé Léo décida de construire quelque chose de spécial. Il ne voulait pas d'un jouet ordinaire. Non, Léo voulait un ami qui pourrait voler avec le vent.
Alors, Léo rassembla du papier de toutes les couleurs : du bleu comme le ciel, du jaune comme le soleil, et du rouge comme les coquelicots des champs. Avec des baguettes de bois fines et légères, et un rouleau de ficelle solide, il se mit au travail dans le jardin. Il coupa, colla, et noua avec beaucoup de soin. Bientôt, un magnifique cerf-volant prit forme. Il avait une grande tête souriante et une longue queue multicolore qui ondulait comme un serpent joyeux. Léo l'appela Zéphyr, comme le vent doux.
Zéphyr, le cerf-volant, était impatient. Il sentait déjà le vent l'appeler. "Quand est-ce qu'on vole ?" semblait-il murmurer chaque fois que la brise passait.
Le lendemain, le vent était parfait. Ni trop fort, ni trop faible. Léo emmena Zéphyr dans une grande prairie. Il commença à courir, tenant fermement la ficelle. Zéphyr frémit d'excitation, puis, hop ! Il s'éleva dans les airs.
"Plus haut, Léo, plus haut !" criait Zéphyr dans le langage du vent.
Léo déroulait la ficelle, et Zéphyr montait, montait. Il dansait avec les nuages, saluait les oiseaux qui passaient. D'en haut, le monde paraissait si différent ! Les maisons étaient comme des petites boîtes, et les gens comme des fourmis affairées. Zéphyr se sentait libre et heureux. Il tournoyait, piquait un peu vers le bas, puis remontait en riant au vent.
Léo, en bas, riait aussi. Voir son ami Zéphyr si joyeux dans le ciel le remplissait de bonheur. Ils passèrent ainsi des heures, l'un courant sur la terre, l'autre flottant dans les airs, reliés par un fil d'amitié.
Mais soudain, un nuage plus sombre et plus gros que les autres arriva. Le vent devint plus fort, plus capricieux. Zéphyr fut secoué un peu brutalement.
"Attention, Zéphyr !" cria Léo, inquiet.
Une rafale particulièrement violente tira sur la ficelle. Zéphyr lutta, mais le vent était trop puissant. Et puis, CRAC ! La ficelle cassa net.
Zéphyr fut emporté, tourbillonnant de plus en plus loin. "Léoooo !" sembla-t-il appeler, sa voix se perdant dans le souffle du vent. Il vola par-dessus les collines, les forêts, jusqu'à ce qu'il ne voie plus Léo. Il était un peu triste et avait un peu peur, tout seul dans ce grand ciel.
Finalement, le vent se calma, et Zéphyr descendit doucement, doucement, pour atterrir dans les hautes branches d'un grand arbre, au milieu d'une forêt inconnue. Il resta là, accroché, regardant le ciel, se souvenant des rires de Léo et de leurs jeux.
Pendant ce temps, Léo avait cherché Zéphyr partout, le cœur serré. Il ne le trouva pas ce jour-là. Mais Léo n'abandonna pas. Chaque jour, il pensait à son ami volant.
Quelques jours plus tard, un garde forestier, en faisant sa ronde, aperçut quelque chose de coloré dans un grand chêne. C'était Zéphyr ! Un peu abîmé, mais toujours souriant. Le garde forestier le décrocha avec précaution et, voyant qu'il était bien fait, pensa qu'un enfant serait triste de l'avoir perdu. Il le ramena au village.
Imaginez la joie de Léo quand il reconnut Zéphyr ! Il le répara avec encore plus d'amour, renforça sa ficelle. Et bientôt, Zéphyr vola de nouveau dans le ciel, peut-être un peu moins haut pour ne plus se perdre, mais toujours aussi joyeux, dansant avec le vent, sous le regard heureux de son meilleur ami, Léo. Et Zéphyr comprit que même si voler loin était excitant, rien ne valait la joie d'avoir un ami pour partager ses aventures.
1943 Vues