Hans le Malin
Contes de Grimm
Hans était un garçon qui voulait toujours bien faire, mais les choses ne se passaient pas toujours comme il l'imaginait. Un jour, sa maman lui dit : « Hans, va rendre visite à ta fiancée Gretel, et sois gentil avec elle. »
« Bien sûr, Maman ! » répondit Hans. Avant de partir, sa maman lui donna une aiguille. « Tiens, c'est pour Gretel. »
Hans prit l'aiguille et pensa : « Une aiguille, c'est petit. Je vais la mettre en sécurité. » Il la piqua dans une grosse botte de foin qu'il croisa sur le chemin.
Quand il raconta cela à sa maman, elle secoua la tête. « Hans, Hans ! Une aiguille, il faut la piquer dans la manche de ta chemise ! »
« Ah, d'accord Maman, » dit Hans.
La semaine suivante, sa maman lui donna un couteau. « Pour Gretel, » dit-elle.
Hans se souvint : « Dans la manche ! » Il glissa le couteau dans sa manche. Bien sûr, le couteau coupa le tissu et tomba.
« Mais Hans ! » s'écria sa maman en apprenant cela. « Un couteau, ça se met dans la poche ! »
« Dans la poche, compris ! »
Quelques jours plus tard, sa maman lui confia un jeune chevreau.
Hans pensa : « Dans la poche ! » Il essaya de fourrer le pauvre chevreau dans sa grande poche. Quand il arriva chez Gretel, le petit animal, tout serré, ne respirait presque plus.
« Mon pauvre Hans ! » dit sa maman. « Un chevreau, il faut le mener gentiment avec une corde au cou ! »
« Une corde au cou, d'accord ! »
La fois d'après, Hans reçut un morceau de lard.
« Avec une corde au cou ! » se dit-il. Il attacha une corde autour du lard et le traîna derrière lui. Des chiens affamés suivirent Hans et mangèrent tout le lard.
« Oh, Hans ! » soupira sa maman. « Le lard, il fallait le porter sur ta tête ! »
« Sur ma tête, bien sûr ! »
Puis, ce fut le tour d'un veau.
Hans se rappela : « Sur ma tête ! » Il hissa le veau sur sa tête. Mais le veau était lourd et gigotait tellement qu'il donna de grands coups de sabot sur la tête de Hans.
« Catastrophe, Hans ! » dit sa maman. « Un veau, il faut le mener à l'étable et l'attacher ! »
« À l'étable et l'attacher, j'ai compris ! »
Finalement, Hans devait se marier avec Gretel. Les parents de Gretel dirent à Hans : « Nous devons nous absenter. Occupe-toi bien de Gretel, fais-la rire. »
Hans resta seul avec Gretel. Il se dit : « Je dois la faire rire. » Il alla à l'étable. Il vit les vaches et les moutons. Il pensa que ce serait très drôle de prendre leurs yeux et de les lancer à Gretel. Alors, il prit les yeux des animaux – oui, leurs yeux ! – et les lança vers Gretel.
Gretel ne rit pas du tout. Elle se mit à pleurer très fort.
« Oh non, elle pleure ! » pensa Hans. « Il faut que je la console. » Il se souvint qu'il fallait « mener à l'étable et attacher ». Mais il n'y avait pas de veau. Alors, il attrapa Gretel, la mena dans l'étable, et l'attacha solidement à une mangeoire.
Quand les parents revinrent, ils demandèrent : « Hans, où est Gretel ? »
Hans, tout fier, expliqua ce qu'il avait fait avec les yeux et comment il avait attaché Gretel dans l'étable.
Les parents furent horrifiés et très en colère. Ils détachèrent vite Gretel et dirent à Hans qu'il n'était pas si malin que ça, et qu'il ne pouvait pas épouser leur fille.
Pauvre Hans ! Il rentra chez lui, se demandant encore pourquoi les choses ne marchaient jamais comme il le voulait. Et personne ne sut jamais s'il devint un jour vraiment malin.
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