Dans un petit village niché entre des collines verdoyantes, vivait un homme nommé Léo. Léo n'était pas le plus malin du village, mais il avait souvent de drôles d'idées. Un jour, en se promenant, Léo vit une magnifique cloche en bronze accrochée devant la maison du chef du village. Elle brillait au soleil et Léo se dit : "Oh, comme cette cloche est belle ! Je la veux pour moi tout seul !"

Le problème, c'est que la cloche était là pour sonner et alerter les gens. Si Léo essayait de la prendre, elle ferait un grand "DING DONG !" et tout le monde l'entendrait. Léo réfléchit longtemps, se grattant la tête. Soudain, une idée lui vint, une idée qu'il trouva absolument géniale.

"Si je me bouche les oreilles," pensa Léo, "je n'entendrai pas la cloche sonner. Et si moi, je ne l'entends pas, alors personne d'autre ne pourra l'entendre non plus !"

Très content de son plan astucieux, Léo prit deux gros morceaux de tissu et se boucha très fort les oreilles. Il ne pouvait plus rien entendre, pas même le chant des oiseaux. "Parfait !" se dit-il en souriant.

Alors, tout doucement, sur la pointe des pieds, il s'approcha de la cloche. Il tendit la main et commença à la décrocher. Bien sûr, dès qu'il la toucha, la cloche se mit à sonner de toutes ses forces : "DIIING ! DOOONG ! DAAAANG !" C'était un bruit énorme !

Léo, lui, avec ses oreilles bouchées, n'entendait absolument rien. Il souriait, pensant que son plan fonctionnait à merveille. Mais toutes les autres personnes du village, elles, entendirent très bien le vacarme. Ils sortirent en courant de leurs maisons et virent Léo, les oreilles bouchées, en train d'essayer de partir avec la grosse cloche.

Ils l'attrapèrent facilement. Léo fut très surpris. Il enleva le tissu de ses oreilles et demanda : "Mais... comment m'avez-vous entendu ? Je n'ai rien entendu du tout !"

Les villageois se mirent à rire gentiment. "Mon pauvre Léo," dit le chef du village, "ce n'est pas parce que tu te bouches les oreilles que la cloche devient silencieuse pour tout le monde !"

Et Léo comprit ce jour-là que ce n'est pas parce qu'on ignore quelque chose que cette chose n'existe pas pour les autres.

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