Dans un petit village niché entre des collines verdoyantes, vivaient deux voisins. L'un était un fermier très riche, avec de grands champs et beaucoup d'animaux, mais il était un peu avare. L'autre était un pauvre paysan, qui n'avait qu'un tout petit lopin de terre, mais il travaillait dur et avait bon cœur.

Le fermier riche regardait souvent le petit champ de son voisin avec envie. Il se disait : "Si seulement ce petit bout de terre était à moi, mes champs seraient encore plus grands !" Un jour, par des moyens pas très gentils, il réussit à prendre le champ du pauvre paysan.

Le pauvre homme fut si triste et désespéré d'avoir perdu son unique bien qu'il tomba malade. Avant de mourir, il dit d'une voix faible : "Celui qui a pris ma terre ne connaîtra jamais la paix sur cette terre." Puis, il ferma les yeux pour toujours. On l'enterra au bord de son ancien champ, et une petite butte de terre, comme une petite colline, se forma sur sa tombe.

À partir de ce jour, des choses étranges commencèrent à arriver au fermier riche. Ses vaches ne donnaient plus de lait, ses poules arrêtaient de pondre, et ses plus belles récoltes pourrissaient sur pied. Ses enfants tombaient malades sans raison, et la nuit, il entendait des bruits bizarres dans sa grande maison. Le fermier riche avait très peur. Il se souvenait des dernières paroles du pauvre paysan.

Une nuit, n'en pouvant plus, il prit son courage à deux mains et alla jusqu'à la butte de terre sous la lune. Il tremblait de tous ses membres. Soudain, une voix faible, comme un murmure venu de sous la terre, s'éleva de la tombe : "Rends-moi ma terre !"

Le fermier, glacé d'effroi, tomba à genoux. "Oui, oui, je te la rendrai !" balbutia-t-il. "Je la rendrai à ta famille dès demain !"

Le lendemain matin, encore tout pâle, le fermier riche alla voir la veuve et les enfants du pauvre paysan. Il leur rendit le petit champ et leur donna même un peu d'argent pour s'excuser.

Et comme par magie, dès ce moment-là, tout redevint normal dans sa ferme. Ses vaches redonnèrent du lait, ses poules se remirent à pondre, et ses enfants retrouvèrent la santé et leurs rires joyeux. Le fermier riche avait perdu un peu de sa richesse, mais il avait gagné la paix du cœur. Il comprit qu'il valait mieux être honnête et bon, même avec moins de choses, que riche et malheureux. La famille du pauvre paysan, elle, cultiva le petit champ avec soin et vécut heureuse et paisiblement. Et la petite butte de terre resta là, comme un rappel silencieux de cette histoire.

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