Dans une petite maisonnette, au bord d'une grande forêt, vivait une jeune fille nommée Lise. Elle était orpheline et habitait avec sa tante, une dame très gentille mais pas très riche. Un jour, sa tante lui dit : "Lise, ma chérie, je suis vieille et je ne peux plus beaucoup travailler. Voici un fuseau, une navette et une aiguille. Utilise-les bien, et ils t'apporteront peut-être la chance."

Lise remercia sa tante et se mit aussitôt au travail. Elle était très adroite de ses mains. Elle filait le lin avec son fuseau, et le fil était si fin et si régulier qu'on aurait dit de la soie.

Un jour, alors qu'elle filait près de la fenêtre, son fuseau lui échappa des doigts. Oh non ! Il roula hors de la maison et se mit à dévaler la pente, traînant derrière lui un long fil brillant comme de l'or. Lise, un peu inquiète, se dit : "Je dois le rattraper !" Elle suivit le fil d'or qui la mena à travers champs et prairies.

Finalement, le fil d'or s'arrêta devant un magnifique château. Le fuseau avait disparu, mais le fil entrait par une fenêtre. Curieuse, Lise entra dans le château. Personne ! Elle arriva dans une grande salle où se trouvait un métier à tisser vide. Elle sortit alors sa navette de sa poche. "Petite navette," dit-elle, "aide-moi à tisser quelque chose de beau."

Aussitôt, la navette se mit à danser sur le métier à tisser. Tic, tac, tic, tac ! Elle allait et venait, tissant un tapis incroyable avec des motifs de fleurs, d'oiseaux et d'étoiles. C'était le plus beau tapis que l'on puisse imaginer.

Quand le tapis fut terminé, Lise sortit son aiguille. "Petite aiguille," murmura-t-elle, "maintenant, c'est à ton tour de montrer ce que tu sais faire." Et l'aiguille, comme par magie, se mit à coudre toute seule. Elle prit des fils de soie colorés et se mit à broder les rideaux de la pièce, les coussins sur les chaises, et même les nappes sur les tables. Partout où elle passait, elle laissait derrière elle des dessins délicats et joyeux. La pièce devint encore plus belle et accueillante.

À ce moment-là, le jeune prince qui habitait le château revint de la chasse. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant sa salle transformée ! Le tapis était somptueux, les broderies magnifiques. "Qui a fait tout cela ?" demanda-t-il, émerveillé.

Le fuseau, qui était revenu se cacher dans un coin, cria d'une petite voix aiguë : "C'est la jeune fille qui m'a suivi jusqu'ici !"
La navette, depuis le métier à tisser, ajouta avec un cliquetis : "C'est elle qui m'a demandé de tisser ce beau tapis !"
Et l'aiguille, qui venait de finir une dernière fleur sur un coussin, lança joyeusement : "Et c'est pour elle que j'ai tout décoré !"

Le prince regarda Lise. Elle était simple, mais son visage était doux et ses yeux brillaient d'intelligence. Il comprit qu'une fille capable d'inspirer de telles merveilles à ses outils devait être quelqu'un de spécial.
"Jeune fille," dit-il, "tes outils disent vrai. Veux-tu rester dans mon château et devenir ma princesse ?"

Lise, rougissante mais heureuse, accepta. Ils se marièrent peu de temps après, et Lise continua d'utiliser son fuseau, sa navette et son aiguille, non pas par nécessité, mais pour le plaisir de créer de belles choses. Et ils vécurent heureux, entourés de beauté et de magie.

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