Un chien, très fidèle à son maître, était devenu un peu vieux. Son maître, pas très gentil, pensait qu'il ne servait plus à rien. "Va-t'en !" lui dit-il un jour, en le chassant de la maison. Le pauvre chien, le cœur gros, partit, ne sachant où aller. Il avait faim et était très triste.

Sur la route, il rencontra un petit moineau. "Pourquoi es-tu si triste, mon ami chien ?" gazouilla le moineau. Le chien lui raconta comment son maître l'avait abandonné. "Ne t'inquiète pas," dit le moineau malin, "je vais t'aider à trouver à manger !"

Le moineau s'envola jusqu'à la boutique d'un boucher. Pendant que le boucher regardait ailleurs, hop ! Le moineau attrapa un bon morceau de viande et l'apporta au chien. "Miam !" fit le chien, qui n'avait pas mangé depuis longtemps. Il remercia chaleureusement son nouvel ami.

Un peu plus tard, le chien se reposait au bord d'un chemin, quand un charretier arriva avec sa charrette tirée par deux chevaux. Le moineau voleta jusqu'au charretier. "S'il vous plaît, monsieur," dit-il, "faites attention à mon ami le chien, ne l'écrasez pas avec votre charrette !"
Mais le charretier était un homme grincheux. "Pousse-toi de là, oisillon ridicule !" cria-t-il, et il fit claquer son fouet, dirigeant ses chevaux droit sur le pauvre chien.

"Ah, c'est comme ça ?" pensa le moineau, très en colère. Aussitôt, il voleta vers les chevaux et commença à leur picorer les yeux. Les chevaux, aveuglés et effrayés, se cabrèrent et refusèrent d'avancer. Le charretier devint furieux.

Il avait un tonneau de vin sur sa charrette. Le moineau, toujours aussi futé, alla picorer le bouchon du tonneau. Ploc ! Le bouchon sauta et tout le bon vin se répandit sur la route. "Oh non, mon vin !" hurla le charretier, encore plus en colère.

Mais ce n'était pas fini ! Le charretier transportait aussi trois sacs de grains. Le moineau appela tous ses amis oiseaux. "Venez m'aider !" Et des dizaines d'oiseaux arrivèrent et se mirent à picorer les sacs. Bientôt, tout le grain fut par terre.

Le charretier, fou de rage, attrapa sa hache. "Je vais t'attraper, maudit oiseau !" Il lança la hache vers le moineau, mais le moineau, très agile, l'évita. Crac ! La hache tomba... sur l'un de ses propres chevaux, qui s'effondra. "Mon cheval !" pleura le charretier, désespéré.

Il laissa sa charrette et rentra chez lui, furibond. Mais qui était là, à sa fenêtre, en train de picorer la vitre ? Le moineau, bien sûr !
"Je t'aurai !" cria-t-il. Il lança de nouveau sa hache. Le moineau s'envola, et la hache cassa une belle armoire. Sa femme arriva en courant. "Attrape-le !" dit le charretier. Elle aussi lança un objet, mais le moineau esquiva, et ce fut une table qui se brisa.

Le moineau, malicieux, s'envola et se cacha dans la cheminée. Le charretier et sa femme, hors d'eux, le cherchèrent partout. La légende dit que le moineau, par un tour de magie, réussit à les piquer et les tourmenter tellement qu'ils regrettèrent amèrement d'avoir été si méchants.

Et le chien ? Le chien, lui, continua sa route et trouva un nouveau maître, très gentil cette fois, qui lui donnait plein de caresses et de bonnes choses à manger. Et il vécut heureux, se souvenant toujours de son courageux ami, le petit moineau.

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