Dans une ferme, pas si loin d'ici, vivait un chien fidèle nommé Sultan. Il avait servi son maître pendant de longues années, gardant la maison et les moutons avec courage. Mais voilà, Sultan devenait vieux. Ses dents n'étaient plus aussi pointues, et ses pattes le portaient moins vite.

Un jour, il entendit son maître dire à sa femme : "Demain, je vais me débarrasser de Sultan. Il ne sert plus à rien." Pauvre Sultan ! Son cœur était tout triste. Il s'enfuit dans la forêt, se demandant quoi faire.

C'est là qu'il rencontra un loup. Le loup, voyant Sultan si malheureux, lui demanda : "Qu'est-ce qui ne va pas, vieil ami ?"
Sultan raconta son histoire.
Le loup réfléchit un instant et dit : "J'ai une idée ! Demain, quand ton maître et sa femme iront aux champs avec leur bébé, je ferai semblant d'attaquer l'enfant. Toi, tu interviendras et tu le sauveras. Ton maître te sera tellement reconnaissant !"
Sultan trouva l'idée excellente.

Le lendemain, tout se passa comme prévu. Le loup surgit et fit mine de s'emparer du bébé. Sultan, rassemblant ses dernières forces, aboya et se jeta sur le loup, qui s'enfuit en courant, comme convenu.
Le maître fut si heureux ! "Oh, mon brave Sultan ! Tu as sauvé notre enfant ! Jamais nous ne nous séparerons de toi !"
Sultan eut droit à la meilleure nourriture et à une place chaude près du feu.

Quelques jours plus tard, le loup revint voir Sultan.
"Alors, mon ami," dit le loup, "tu te souviens de notre accord ? Pour te remercier, tu pourrais bien me laisser attraper un de ces gros moutons dodus."
Sultan fut embarrassé. "Je ne peux pas faire ça, Loup. Ce sont les moutons de mon maître."
Le loup devint très fâché. "Tu me le paieras ! Demain, je viendrai avec mon cousin le sanglier, et nous nous battrons !"

Sultan était désespéré. Il n'avait personne pour l'aider, sauf un vieux chat à trois pattes qui vivait dans la grange.
Le chat dit : "Ne t'inquiète pas, Sultan. J'ai peut-être trois pattes, mais j'ai encore de bonnes idées."

Le lendemain matin, le loup et le sanglier arrivèrent, prêts pour la bagarre. Sultan se tenait là, et le chat était assis à côté de lui, la queue bien droite en l'air.
Quand le loup et le sanglier virent le chat avec sa queue levée, ils crurent que c'était une épée ! Et quand le chat, qui boitait un peu, miaula un "Miaou !" un peu fâché, ils eurent très peur, pensant que c'était un cri de guerre.
Le sanglier se cacha sous un tas de feuilles, et le loup grimpa vite dans un arbre.

Sultan et le chat s'approchèrent. Le sanglier, en entendant leurs pas, pensa qu'ils venaient le chercher. Une de ses oreilles dépassait des feuilles. Le chat, pensant que c'était une souris, lui donna un petit coup de patte.
Le sanglier hurla et s'enfuit à toutes jambes.
Le loup, en haut de son arbre, eut si honte d'avoir eu peur d'un chien et d'un chat à trois pattes qu'il promit de ne plus jamais embêter Sultan.

Et c'est ainsi que Sultan et son ami le chat vécurent heureux et respectés à la ferme pour le reste de leurs jours.

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