• La vieille pierre tombale

    Contes d'Andersen
    Dans une cour un peu cachée, où les enfants aimaient jouer, se trouvait une vieille pierre. Elle n'était plus dans un cimetière, non non ! Quelqu'un l'avait apportée là, peut-être pour s'asseoir dessus, ou juste parce qu'elle était jolie avec ses lettres gravées. Les enfants, eux, s'en servaient pour leurs jeux. C'était une table pour leurs poupées, ou un château fort pour leurs petits soldats.

    Un après-midi, un vieux monsieur avec des lunettes rondes s'approcha. Il regarda la pierre longtemps, longtemps. Un petit garçon, curieux, lui demanda : "Monsieur, pourquoi regardez-vous cette pierre comme ça ?"

    Le vieux monsieur sourit. "Cette pierre," dit-il, "me rappelle deux personnes très gentilles que j'ai connues quand j'étais petit comme toi."
    Il raconta alors l'histoire d'un couple, un monsieur et une dame, qui s'aimaient beaucoup. Ils étaient toujours ensemble, comme deux oiseaux sur une branche. Le monsieur fabriquait de belles choses avec ses mains, peut-être des jouets en bois ou des petits meubles. Sa femme l'aidait, toujours avec un sourire. Ils n'étaient pas riches, mais leur maison était pleine de joie. Ils aimaient lire des histoires le soir, et le dimanche, ils se promenaient main dans la main dans leur petit jardin.

    "Ils ont vécu heureux comme ça pendant de très nombreuses années," continua le vieux monsieur. "Et quand ils sont devenus très, très vieux, ils sont partis ensemble, presque en même temps, pour un long voyage. Et sur leur pierre, au cimetière, on avait écrit des mots qui disaient combien ils s'étaient aimés et combien ils avaient été heureux ensemble."

    Les enfants écoutaient, les yeux grands ouverts.
    Le vieux monsieur ajouta : "Même si cette pierre est ici maintenant, et plus au cimetière, elle garde encore un peu de leur amour et de leur histoire. C'est comme un secret qu'elle nous raconte."

    Après ça, les enfants regardèrent la vieille pierre différemment. Ce n'était plus juste un jouet. C'était un trésor qui racontait une belle histoire d'amour. Et parfois, ils s'asseyaient doucement dessus, en pensant au monsieur et à la dame qui s'aimaient tant, et ils imaginaient toutes les belles choses qu'ils avaient pu faire ensemble. La vieille pierre, elle, semblait sourire sous le soleil.

    1105 Vues