Un jour, dans un royaume pas si lointain que ça, naquit un bébé très spécial. Sa maman était pauvre, mais le bébé, lui, portait sur la tête une petite coiffe de naissance, un signe de grande chance. Des sages prédirent : "Ce garçon épousera la fille du roi !"

Le roi, en entendant cela, n'était pas content du tout. "Ma fille, avec un pauvre ? Jamais !" Il acheta le bébé à sa mère, le mit dans une boîte et hop ! à la rivière. Mais la boîte flotta, flotta, jusqu'à un moulin.

Le meunier et sa femme, de braves gens, trouvèrent la boîte. "Oh, un bébé !" dirent-ils, et ils l'élevèrent avec amour. Le garçon devint grand et fort.

Un jour, le roi passa par là. "Quel beau jeune homme ! Qui est-il ?" Quand il apprit que c'était l'enfant de la chance, il devint tout pâle. Il lui donna une lettre pour la reine : "Dès que ce garçon arrive, tuez-le." Le garçon partit, sans se douter de rien.

En chemin, il s'endormit dans une forêt. Des brigands le trouvèrent. Ils lurent la lettre. "Pauvre garçon !" dirent-ils. Ils étaient méchants, mais pas tant que ça. Ils changèrent la lettre : "Dès que ce garçon arrive, mariez-le à notre fille."

La reine, en lisant la lettre, organisa un grand mariage. Quand le roi revint, quelle surprise ! Il était furieux. "Pour épouser ma fille, tu dois me rapporter trois cheveux d'or de la tête du Diable !" pensa-t-il, "Impossible !"

Le garçon courageux partit. Il arriva dans une ville où la fontaine du marché était sèche. "Pourquoi notre fontaine ne donne plus d'eau ?" demandèrent les habitants. "Je demanderai au Diable," promit le garçon.

Plus loin, une autre ville. Un pommier magnifique ne donnait plus de fruits. "Pourquoi notre arbre ne donne plus de pommes ?" "Je demanderai," dit encore le garçon.

Enfin, il arriva à une grande rivière noire. Un passeur fatigué ramait sans cesse. "Pourquoi dois-je toujours ramer et ne jamais m'arrêter ?" demanda le passeur. "Je demanderai au Diable," répondit le garçon.

De l'autre côté, c'était la maison du Diable. Sa grand-mère, une vieille dame plutôt gentille, ouvrit la porte. "Que viens-tu faire ici, mon petit ? Le Diable va te manger !" Le garçon expliqua. "Cache-toi sous la table," dit-elle.

Le Diable rentra. "Ça sent l'humain ici !" grogna-t-il. Sa grand-mère le calma, lui donna à manger. Quand il s'endormit sur ses genoux, elle lui arracha un cheveu d'or. "Aïe ! Qu'est-ce qui se passe ?" "J'ai fait un mauvais rêve," dit-elle. "J'ai rêvé d'une fontaine sèche." "Ah, c'est parce qu'un crapaud est sous une pierre," dit le Diable. Elle lui arracha un deuxième cheveu. "Aïe ! Encore ?" "Un pommier sans fruits." "Une souris ronge ses racines." Un troisième cheveu. "Aïe ! Tu es folle ?" "Un passeur qui rame toujours." "Il n'a qu'à donner sa rame au prochain passager !" Et le Diable se rendormit.

La grand-mère donna les trois cheveux d'or et les réponses au garçon. Il remercia et partit vite. Au passeur, il dit : "Donne ta rame au prochain !" Le passeur lui donna beaucoup d'or en remerciement. Dans la ville du pommier : "Chassez la souris !" Et il reçut encore de l'or. Dans la ville de la fontaine : "Enlevez le crapaud !" Encore plus d'or !

Le garçon revint au château, riche et avec les trois cheveux d'or. Le roi fut ébloui par tant d'or. "Où as-tu trouvé tout ça ?" "De l'autre côté de la rivière," dit le garçon. Le roi, avide, courut à la rivière. Le passeur, ravi de voir quelqu'un, lui tendit la rame. "Prenez ça !" Et le roi dut ramer, ramer, pour toujours.

Le garçon chanceux épousa la princesse, et ils vécurent heureux, sans plus jamais se soucier du méchant roi.

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