Un beau matin de printemps, une hirondelle très travailleuse cherchait l'endroit parfait pour construire sa maison. Elle voleta, voleta, et finit par choisir un grand bâtiment où les juges travaillaient. "Ah, ici, c'est parfait !" pensa-t-elle. "Sous le toit de la maison de la justice, mes petits seront en sécurité."

Elle apporta des brindilles, de la boue, et avec beaucoup de soin, elle fabriqua un nid douillet. Peu de temps après, elle pondit de jolis petits œufs. Elle les couva avec amour, attendant avec impatience de voir ses bébés.

Mais, pas très loin de là, dans un trou du mur du même bâtiment, vivait un serpent rusé. Il avait observé l'hirondelle et son manège. Un jour, alors que la maman hirondelle était partie chercher des insectes pour ses futurs oisillons, le serpent se faufila discrètement. Il grimpa, grimpa, jusqu'au nid. Et là, gloups ! Il avala tous les œufs.

Quand l'hirondelle revint, le bec plein de bonnes choses, elle découvrit son nid vide. Son cœur se serra. "Oh non ! Mes pauvres petits !" s'écria-t-elle, les larmes aux yeux. Elle voleta autour du nid, cherchant une explication. Puis, elle aperçut le serpent qui se retirait, l'air satisfait.

L'hirondelle était désespérée. "Comment est-ce possible ?" se lamenta-t-elle. "J'ai construit mon nid dans la maison même où l'on est censé protéger les innocents et punir les méchants ! Et c'est ici que le malheur me frappe, ici que mes bébés ont été dévorés ! Si même dans un lieu de justice, on ne peut trouver la sécurité, où donc pourrons-nous être à l'abri ?"

Elle pleura longtemps, se demandant pourquoi une si terrible chose avait pu arriver dans un endroit qui portait le nom de justice.

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