Un loup, qui n'avait pas mangé depuis des jours, errait dans la campagne, le ventre gargouillant comme un tambour. Soudain, il aperçut un chien. Mais ce chien était si maigre qu'on pouvait compter ses côtes. "Pas grand-chose à manger," pensa le loup, "mais mieux que rien !"

Il s'approcha, prêt à bondir. Le chien, voyant le loup affamé, eut une idée brillante.
"Oh, Monsieur Loup," dit-il d'une petite voix tremblante mais maligne, "je vois que vous avez faim. Mais regardez-moi, je suis tout sec ! Vous n'auriez qu'un os à ronger."
Le loup grogna, impatient.
"Attendez !" continua vite le chien. "Mon maître va bientôt marier sa fille. Il y aura une immense fête avec des montagnes de nourriture. Laissez-moi y aller, je vais manger, manger, manger et devenir bien dodu. Revenez dans quelques jours, et je serai un vrai festin pour vous !"

Le loup réfléchit. Un chien maigre, ce n'était pas très appétissant. Mais un chien bien gras... Miam !
"D'accord," dit le loup. "Je te fais confiance. Reviens bien gras, et je reviendrai te chercher."
Le chien, soulagé, fila comme une flèche.

Quelques jours plus tard, le loup, encore plus affamé, revint à la maison où habitait le chien. Il le chercha partout. Finalement, il aperçut le chien, non pas dans la cour, mais bien en sécurité derrière le portail bien fermé de la cour. Le chien avait l'air en pleine forme et un peu plus rond.

"Hé, l'ami chien !" appela le loup. "Je suis là, comme promis ! Tu es prêt pour notre petit repas ?"
Le chien sortit la tête par-dessus le portail et répondit avec un grand sourire :
"Ah, Monsieur Loup ! Je vous attendais. Mais si vous espérez que je sorte pour que vous me mangiez, vous pouvez attendre longtemps ! Mon maître m'a dit que si jamais un loup revenait me chercher après une promesse, il fallait que je reste bien à l'abri."

Le loup comprit qu'il s'était fait rouler. Il grogna de déception et repartit dans la forêt, le ventre toujours aussi vide, en se disant qu'il ne fallait jamais faire confiance à un dîner qui demandait un délai.

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