Le Laboureur et la Fortune
Fables d'Ésope
Au milieu d'un grand champ tout vert, un fermier nommé Léo travaillait dur. Le soleil tapait fort, et Léo essuyait la sueur de son front. Il retournait la terre avec sa grosse pelle, espérant une bonne récolte cette année.
Soudain, sa pelle cogna quelque chose de solide. « Tiens, tiens, qu'est-ce que c'est que ça ? » se dit-il, curieux. Il creusa avec plus de soin tout autour et découvrit un vieux coffre en bois, un peu abîmé. Avec un grand effort, il réussit à l'ouvrir. Dedans, des pièces d'or brillaient comme mille soleils et des bijoux colorés scintillaient !
« Incroyable ! Merveilleux ! » s'écria Léo, les yeux ronds comme des soucoupes. « Merci, ô Terre généreuse, de m'offrir ce trésor magnifique ! C'est toi qui nourris mes plantes, et maintenant tu me donnes cette richesse ! » Il se mit à danser de joie autour de sa trouvaille, oubliant la fatigue et le soleil.
C'est alors qu'une dame vêtue d'une robe étincelante comme une étoile apparut doucement à côté de lui. Elle avait un sourire malicieux. C'était la déesse Fortune, celle qui distribue la chance et la malchance.
Elle regarda Léo et dit d'une voix douce : « Mon cher Léo, c'est très gentil de remercier la Terre. Elle est bonne, c'est vrai. Mais dis-moi, si en creusant, tu avais trouvé un nid de serpents, ou si, après avoir trouvé ce trésor, quelqu'un te l'avait volé, n'aurais-tu pas crié : 'Quelle malchance ! C'est la faute à cette coquine de Fortune !' ? »
Léo s'arrêta de danser. Il rougit un peu, car il savait qu'elle avait raison.
La déesse Fortune continua avec un clin d'œil : « Quand la chance te sourit, comme aujourd'hui avec ce beau trésor, il est juste de penser aussi un peu à moi, celle qui t'a guidé la main, n'est-ce pas ? »
Léo comprit. Il sourit à la déesse et dit : « Vous avez tout à fait raison, Madame Fortune. Merci à la Terre, et un immense merci à vous aussi pour cette merveilleuse chance ! »
La déesse Fortune lui sourit en retour, satisfaite, puis disparut aussi doucement qu'elle était venue, laissant Léo avec son trésor et une nouvelle pensée : il faut savoir remercier la chance quand elle est là.
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