Au cœur d'une forêt verdoyante, où les arbres montaient très haut vers le ciel, vivaient un aigle et un renard. Ils n'étaient pas exactement les meilleurs amis du monde, mais ils étaient voisins. L'aigle avait construit son nid tout en haut d'un chêne immense, tandis que le renard avait creusé son terrier confortable entre les racines du même arbre.

Un beau printemps, l'aigle eut de jolis petits oisillons, et le renard, de son côté, veillait sur ses adorables renardeaux. Tout allait bien, jusqu'au jour où l'aigle eut une faim de loup. Il chercha partout une proie, mais ne trouva rien. Son regard tomba alors sur les petits renardeaux qui jouaient joyeusement près du terrier. "Hmm," pensa l'aigle, "un petit renardeau ferait un bon repas pour mes enfants."

Sans plus attendre, l'aigle piqua du ciel, attrapa l'un des bébés renards avec ses serres puissantes et s'envola vers son nid.

Le pauvre renard entendit les cris de son petit. Il leva la tête et vit l'aigle emporter son enfant. Son cœur se serra. Il courut au pied de l'arbre et supplia : "Oh, noble aigle, s'il te plaît, rends-moi mon petit ! Nous sommes voisins, ne me fais pas ça !"

Mais l'aigle, se sentant en sécurité tout en haut, se moqua bien des prières du renard. "Mes oisillons ont faim," répondit-il simplement.

Le renard était désespéré. Il ne pouvait pas grimper à l'arbre, et l'aigle était bien trop haut. Mais le renard était aussi très malin. Il réfléchit vite. Non loin de là, des villageois avaient fait un feu de camp et l'avaient mal éteint. Le renard y courut, attrapa une branche encore fumante avec une petite flamme au bout, et revint en courant vers le chêne.

Il commença à entasser des feuilles sèches et des brindilles tout autour du tronc de l'arbre. Puis, il cria très fort à l'aigle : "Aigle ! Si tu ne me rends pas mon petit tout de suite, je mets le feu à cet arbre ! Ton nid brûlera, et tes oisillons tomberont avec toi !"

L'aigle regarda en bas. Il vit la fumée qui commençait à monter et la petite flamme que le renard agitait. Il eut soudain très peur, non pas pour lui, mais pour ses propres oisillons qui ne savaient pas encore voler. Si l'arbre brûlait, ils seraient perdus !

Rapidement, l'aigle attrapa doucement le petit renardeau qu'il n'avait pas encore mangé et le redescendit avec précaution jusqu'au renard.

Le renard, fou de joie, récupéra son bébé et éteignit vite la branche enflammée. L'aigle, soulagé, retourna à son nid.

Ce jour-là, l'aigle comprit une leçon importante : même si on est grand et fort, il ne faut jamais faire de mal aux plus petits ou à ses voisins, car ils peuvent toujours trouver un moyen de se défendre ou de se venger. Et le renard apprit que même face à plus fort que soi, il ne faut jamais perdre espoir et toujours chercher une solution.

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