• Le Tambour

    Contes de Grimm
    Un soir, alors que la lune brillait sur un grand lac, un jeune homme qui aimait par-dessus tout jouer du tambour se promenait tristement. Il n'avait pas beaucoup d'argent, mais il avait un grand cœur. Soudain, il vit quelque chose de blanc sur la rive. C'était un bout de tissu fin comme de la soie. "Tiens, qu'est-ce que c'est ?" se dit-il. Il le ramassa, et hop ! Le tissu se transforma en une magnifique chemise.

    Le jeune tambour, tout étonné, pensa très fort : "Si seulement j'avais un bon repas !" Et voilà qu'apparut devant lui une table remplie de bonnes choses à manger. "Incroyable !" s'exclama-t-il. Après avoir bien mangé, il souhaita un lit confortable, et aussitôt, un lit douillet apparut. Il comprit que sa chemise était magique !

    Le lendemain, il entendit parler d'une princesse, très belle, mais prisonnière au sommet d'une montagne de verre, gardée par une sorcière. Beaucoup de princes courageux avaient essayé de la sauver, mais la montagne était si glissante qu'ils tombaient tous.
    Notre tambour se dit : "Avec ma chemise magique, je peux peut-être l'aider !" Il souhaita être au pied de la montagne de verre, et en un clin d'œil, il y fut transporté.

    La montagne brillait comme un diamant géant. Comment grimper là-dessus ? Il vit une petite cabane. Une vieille dame gentille y vivait. Elle lui offrit du pain et du lait.
    "Pour monter sur la montagne," dit-elle, "tu devras d'abord vaincre trois géants qui gardent le chemin. Mais attention, ils sont très forts !"
    Le tambour n'eut pas peur. Il remercia la vieille dame et partit.

    Bientôt, il rencontra le premier géant. Le géant grogna : "Que fais-tu ici, petit homme ?"
    Le tambour ne répondit pas. Il sortit son tambour et se mit à jouer : Ram, tam, tam ! Pling, plang, plong !
    Le géant, surpris, commença à taper du pied. Puis il se mit à danser, à sauter, sans pouvoir s'arrêter ! Il dansa, dansa, jusqu'à être épuisé. "Arrête, arrête !" cria-t-il. "Prends cette massue magique qui ouvre toutes les portes, mais laisse-moi tranquille !" Le tambour prit la massue et laissa le géant se reposer.

    Plus loin, il rencontra le deuxième géant, encore plus grand. Même chose : le tambour joua, et le géant fut obligé de danser comme un fou. "Pitié !" supplia le géant. "Prends cette cape qui rend invisible, mais arrête ta musique !" Le tambour prit la cape.

    Enfin, il arriva devant le troisième géant, le plus terrible de tous. Le tambour joua de toutes ses forces. Le géant fit des pirouettes et des cabrioles incroyables. Épuisé, il dit : "Tu es trop fort ! Prends ce cheval magique, il peut grimper sur la montagne de verre, mais cesse de jouer !"

    Avec son cheval magique, le tambour grimpa facilement la montagne de verre. Arrivé au sommet, il trouva un grand château. Grâce à sa massue, il ouvrit la lourde porte. À l'intérieur, la princesse était là, triste, gardée par un énorme dragon endormi.
    Le tambour mit sa cape d'invisibilité. Tout doucement, il s'approcha. La princesse ne le voyait pas. Il utilisa sa massue pour donner un petit coup sur la tête du dragon (juste assez pour le faire disparaître, pas pour lui faire mal). Pouf ! Le dragon s'envola en fumée. La sorcière, qui était liée au dragon, disparut aussi !

    La princesse, enfin libre, fut si heureuse ! Elle remercia le jeune tambour.
    "Comment allons-nous descendre ?" demanda-t-elle.
    Le tambour sourit. Il prit sa chemise magique et souhaita : "Que nous soyons tous les deux dans mon village, prêts pour une grande fête !"
    Et hop ! Ils se retrouvèrent dans le village du tambour. Tout le monde fut émerveillé.
    Le roi, père de la princesse, fut si content qu'il offrit la main de sa fille au courageux tambour. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, et bien sûr, le tambour joua souvent pour eux, mais cette fois, juste pour le plaisir de la danse.

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