Au plus profond d'une forêt immense, là où les arbres étaient si hauts qu'ils semblaient toucher le ciel, vivait une vieille dame. Elle n'avait pour compagnie que ses oies, qui caquetaient joyeusement autour de sa petite cabane. Elle n'était pas une grand-mère ordinaire, oh non ! Elle connaissait des secrets que personne d'autre ne savait.

Un jour, un jeune comte, beau et courageux, se perdit en chassant dans cette grande forêt. La nuit tombait, et il était bien content de trouver la cabane de la vieille dame. Toc, toc, toc ! fit-il à la porte.

La vieille dame ouvrit. Elle avait l'air un peu grincheuse au début, mais elle invita le comte à entrer. "Si tu veux retrouver ton chemin," dit-elle d'une voix rauque, "tu devras m'aider avec trois tâches. Si tu réussis, je te montrerai la sortie et te donnerai un trésor."

Le comte, qui voulait vraiment rentrer chez lui, accepta.

Pour la première tâche, la vieille dame versa un grand sac de plumes mélangées avec des petites graines sur la table. "Trie-moi tout ça avant le lever du soleil !" ordonna-t-elle. Le comte essaya, mais c'était impossible ! Ses doigts étaient trop gros et les plumes volaient partout. Fatigué, il finit par s'endormir sur la table. Quand il se réveilla, surprise ! Toutes les plumes étaient d'un côté et toutes les graines de l'autre, parfaitement triées. La vieille dame souriait mystérieusement.

Pour la deuxième tâche, elle l'emmena près d'un étang. "Vide cet étang avec cette petite cuillère," dit-elle en lui tendant une cuillère minuscule. Le comte soupira. C'était encore plus difficile ! Il puisa de l'eau, encore et encore, mais l'étang semblait toujours aussi plein. Épuisé, il s'endormit au bord de l'eau. À son réveil, l'étang était complètement sec ! La vieille dame le regardait avec un petit sourire.

Pour la troisième et dernière tâche, la vieille dame demanda : "Construis-moi un beau château ici, avant demain matin. Il doit avoir des tours et des jardins." Le comte se sentit désespéré. Comment faire une chose pareille ? Il s'assit, découragé, et s'endormit en pensant qu'il ne reverrait jamais son propre château.

Mais au matin, un magnifique château se dressait devant lui, avec des tours scintillantes et des jardins fleuris. Les oies se promenaient fièrement dans la cour.

Le comte était émerveillé. La vieille dame s'approcha de lui, et soudain, elle se transforma ! À la place de la vieille femme, il y avait une jeune et belle princesse, avec des cheveux comme le soleil et des yeux comme le ciel.

"Merci, jeune comte," dit-elle d'une voix douce. "Une méchante sorcière m'avait jeté un sort. Je devais apparaître comme une vieille femme et garder des oies jusqu'à ce que quelqu'un accomplisse trois tâches impossibles pour moi. Ta patience et ta persévérance, même si tu pensais échouer, ont brisé le sort."

Le château était bien réel, c'était son royaume retrouvé. La princesse offrit au comte sa main et la moitié de son royaume. Le jeune comte, qui était tombé amoureux de la gentillesse cachée de la vieille dame et de la beauté de la princesse, accepta avec joie.

Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants, et les oies continuèrent de caqueter joyeusement autour du château, rappelant à tous cette incroyable aventure.

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