Voici l'histoire d'une petite fille qui s'appelait Karen. Elle était très pauvre et n'avait pas de jolies chaussures. Un jour, elle a fabriqué elle-même une paire de souliers rouges avec des bouts de tissu. Elle les aimait plus que tout !

Quand sa maman est partie au ciel, une gentille vieille dame a pris Karen chez elle. La dame a trouvé que les souliers rouges faits maison n'étaient pas convenables et les a mis de côté. Karen était un peu triste, mais la dame lui a acheté de beaux vêtements et des chaussures neuves, bien sages.

Un jour, Karen devait aller à l'église pour une grande occasion. Elle a vu dans un magasin une magnifique paire de souliers rouges, très brillants. Elle les voulait tellement ! La vieille dame, qui ne voyait pas très bien les couleurs, les lui a achetés, pensant qu'ils étaient parfaits pour la cérémonie.

Karen était si fière de ses souliers rouges ! À l'église, elle pensait plus à ses chaussures qu'aux prières. En sortant, un vieux soldat avec une barbe rousse a regardé ses pieds et a dit : "Quels jolis souliers pour danser !"

Et soudain, les pieds de Karen se sont mis à danser tout seuls. Elle ne pouvait plus s'arrêter ! Elle a dansé, dansé, jusqu'à ce que la vieille dame l'aide à enlever les souliers magiques.

Quelque temps après, la vieille dame est tombée malade. Karen devait s'occuper d'elle. Mais il y avait un grand bal en ville. Karen n'a pas pu résister. Elle a remis ses souliers rouges en cachette et est allée au bal.

À peine arrivée, les souliers se sont remis à danser, encore et encore. Ils l'ont emmenée hors du bal, dans la rue, puis dans la forêt sombre. Elle a dansé jour et nuit, à travers champs et bois. Elle était fatiguée, elle avait peur, mais les souliers ne s'arrêtaient jamais.

Un esprit mystérieux lui apparut et dit : "Ces souliers te feront danser, danser, sans repos, car tu as préféré la vanité à tes devoirs !"

Karen était désespérée. Elle pleurait et regrettait d'avoir été si vaniteuse. Elle a vu la maison du bourreau, celui qui coupe les têtes des méchants. Elle lui a demandé, en sanglotant : "S'il vous plaît, coupez-moi les pieds pour que je puisse arrêter de danser !"

Le bourreau, avec beaucoup de tristesse, a fait ce qu'elle demandait. Les souliers rouges ont continué à danser avec les pieds coupés, et ont disparu au loin dans la forêt.

Karen a eu des pieds en bois et des béquilles. Elle regrettait amèrement son orgueil et sa désobéissance. Elle est allée vivre humblement au presbytère, la maison du curé, et passait son temps à aider les autres et à prier.

Un dimanche matin, alors qu'elle était assise tranquillement chez elle, elle a entendu les chants magnifiques venant de l'église. Une lumière douce et chaude a rempli la pièce. Son cœur était rempli de paix et de joie. Elle a senti que Dieu lui avait pardonné. Son âme s'est envolée doucement vers le ciel, là où il n'y a plus besoin de souliers rouges pour être heureux, seulement un cœur bon et humble.

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