Dans une petite maison blottie au cœur d'un village animé, vivait un homme nommé Monsieur Pingre. Ce n'est pas qu'il était méchant, oh non, mais il aimait tellement, tellement économiser son argent qu'il réfléchissait dix fois avant de dépenser le moindre petit sou.

Un jour spécial arriva : c'était l'anniversaire de Monsieur Pingre ! Pour fêter ça, il décida de s'offrir un vrai festin. Enfin, un festin à sa manière. Il se rendit au marché et, après avoir longuement comparé les prix, il acheta... une seule et unique nouille ! Mais attention, c'était une nouille très longue, la plus longue qu'il ait pu trouver.

Tout content de son achat, Monsieur Pingre rentra chez lui. Au lieu de la cuisiner tout de suite, il eut une idée encore plus économique. Il prit sa précieuse nouille et l'accrocha délicatement à un petit clou planté dans le mur de sa cuisine. "Comme ça," se dit-il avec un sourire malin, "je pourrai l'admirer tous les jours et savourer mon repas d'anniversaire encore et encore, rien qu'en la regardant !"

Monsieur Pingre avait un jeune fils, un petit garçon vif et curieux. Quelques jours plus tard, alors que Monsieur Pingre était sorti faire une course (où il n'acheta rien, bien sûr), le petit garçon jouait dans la cuisine. Ses yeux furent attirés par cette longue chose qui pendait au mur. "Tiens, qu'est-ce que c'est ?" se demanda-t-il. Il s'approcha, renifla. Ça sentait bon la farine. Sans plus attendre, il attrapa la nouille et, slurp, il l'avala d'un coup ! C'était si rapide qu'il eut à peine le temps de la goûter.

Quand Monsieur Pingre revint, son premier regard fut pour sa nouille. Mais... le clou était vide ! La nouille avait disparu !
"Où est passée ma nouille d'anniversaire ?" s'écria-t-il, les yeux ronds comme des billes.
Son fils, qui avait encore une petite miette au coin de la bouche, répondit fièrement : "C'est moi, Papa ! Je l'ai mangée. Elle était bonne !"

Monsieur Pingre devint tout rouge. Il ouvrit la bouche, la referma, puis s'exclama, non pas parce que son fils avait mangé la nouille, mais pour une tout autre raison : "Petit chenapan ! Manger la nouille, passe encore ! Mais... tu ne l'as même pas trempée dans un peu de sauce soja pour lui donner plus de goût et la faire durer plus longtemps ! Quel gâchis de saveur !"

Et voilà comment Monsieur Pingre, même avec une simple nouille, trouvait toujours un moyen de penser à économiser, jusqu'à la moindre petite goutte de sauce.

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