• L'Âne et le Mulet

    Fables d'Ésope
    Par une chaude journée d'été, un âne et une mule voyageaient ensemble sur une route poussiéreuse. Leur maître marchait tranquillement derrière eux. Tous les deux portaient de gros sacs bien remplis sur leur dos.

    Le sac de l'âne était vraiment très lourd. Il avançait lentement, en soufflant : "Hihum, hihum..." et il avait bien du mal. Pauvre petit âne ! Il se sentait de plus en plus fatigué, et ses pattes commençaient à trembler.

    Finalement, l'âne dit à la mule d'une petite voix faible : "Chère amie mule, s'il te plaît, pourrais tu m'aider un peu ? Mon sac est si lourd. Si tu prenais juste une petite partie de ma charge, je me sentirais tellement mieux et je pourrais continuer."

    La mule, qui se sentait forte et ne voulait pas s'embêter, secoua la tête. "Non, désolée," répondit elle. "Chacun porte son sac. J'ai déjà bien assez avec le mien." Elle continua son chemin d'un pas assuré, sans regarder en arrière.

    L'âne essaya de faire encore quelques pas, mais ses jambes tremblaient de plus en plus. Et hop ! Il tomba sur le chemin, tout raide. Il était mort de fatigue.

    Le maître arriva et vit son pauvre âne par terre. Il était bien triste, mais il fallait continuer la route. Alors, il prit tout le chargement qui était sur le dos de l'âne et le mit sur le dos de la mule. Et ce n'est pas tout ! Il prit aussi la peau de l'âne, pour la vendre plus tard, et hop, sur le dos de la mule aussi !

    La mule pouvait à peine avancer sous ce poids énorme. Elle portait maintenant son propre sac, plus tout le sac de l'âne, et en plus la peau de l'âne !

    "Oh là là," pensa t elle tristement, en transpirant à grosses gouttes. "Si seulement j'avais aidé mon ami l'âne ! J'aurais eu un tout petit peu plus à porter, et il serait encore là. Maintenant, je porte tout son sac, et même sa peau ! C'est bien fait pour moi."

    Et c'est ainsi que la mule comprit qu'aider les autres, c'est aussi s'aider soi même un peu.

    1823 Vues