Sur un chemin de campagne, un peu caillouteux et baigné de soleil, marchait un vieux, vieux monsieur. Il portait sur son dos un énorme paquet de branches sèches, si lourd qu'il avançait tout courbé, comme un escargot avec une maison trop grande. Chaque pas était difficile.

"Pfffiou," soufflait-il en s'arrêtant pour la dixième fois. "Que c'est fatigant ! J'en ai assez de cette vie, toujours à travailler, toujours à peiner. Si seulement la Mort pouvait venir me chercher, je serais enfin tranquille." Il laissa tomber son fagot de bois par terre avec un grand bruit.

À peine avait-il dit ces mots qu'une grande ombre apparut à côté de lui. C'était la Mort, avec sa longue cape, mais elle n'avait pas l'air méchante, juste un peu sérieuse. Elle tenait une faux, mais la gardait pointée vers le sol.

"Vous m'avez appelé, monsieur ?" demanda la Mort d'une voix calme, qui ne faisait pas peur du tout.

Le vieux monsieur ouvrit de grands yeux. Oups ! Il ne s'attendait pas à ce que ça marche si vite. Son cœur fit un petit bond dans sa poitrine. Il regarda la Mort, puis son fagot de bois, puis de nouveau la Mort.

"Euh... oui, oui, c'est moi," dit-il en bafouillant un peu. Il se gratta la tête. "Voyez-vous, c'était juste... pourriez-vous m'aider à remettre ce fagot de bois sur mon dos ? Il est tombé et je n'y arrive plus tout seul avec mes vieux os."

La Mort le regarda un instant, un petit sourire presque invisible au coin des lèvres. Sans un mot, elle se pencha et, d'un geste étonnamment doux, l'aida à replacer le lourd fardeau sur ses épaules.

"Merci beaucoup, c'est très aimable," dit le vieux monsieur, un peu penaud mais surtout très soulagé.

La Mort hocha la tête et disparut aussi silencieusement qu'elle était venue.

Le vieux monsieur, lui, reprit son chemin. Le fagot lui semblait toujours aussi lourd, mais bizarrement, il se sentait un peu moins fatigué. Il se dit qu'après tout, porter du bois, ce n'était peut-être pas si terrible que ça. Et il se promit de faire attention à ce qu'il souhaitait à l'avenir.

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