Le Laboureur et ses Enfants
Fables d'Ésope
Dans une jolie campagne verdoyante, vivait un fermier avec ses trois fils. Le fermier était un homme sage qui avait beaucoup travaillé toute sa vie. Ses fils, eux, étaient grands et forts, mais ils préféraient souvent jouer ou se reposer plutôt que de l'aider aux champs. Ils pensaient que le travail était ennuyeux.
Un jour, le fermier tomba malade. Il sentit que ses jours étaient comptés. Il appela ses fils à son chevet.
"Mes chers enfants," leur dit-il d'une voix faible, "je vais bientôt vous quitter. Mais avant, je veux vous confier un secret. Un trésor est caché dans notre vignoble. Cherchez bien, et vous le trouverez."
Peu de temps après, le vieux fermier s'en alla. Les fils, d'abord tristes, se souvinrent vite des paroles de leur père. Un trésor ! Quelle chance ! Ils allaient devenir riches sans effort, pensaient-ils.
Alors, armés de pelles et de pioches, ils se mirent à retourner chaque parcelle de terre du vignoble. Ils creusèrent ici, ils creusèrent là, soulevant la terre avec ardeur, espérant trouver des pièces d'or ou des bijoux. Ils travaillèrent comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant, du matin jusqu'au soir.
Mais, à leur grande déception, ils ne trouvèrent aucun coffre, aucune pièce d'or. Juste de la terre, encore et encore. Fatigués et un peu découragés, ils se dirent que leur père s'était peut-être moqué d'eux.
L'automne arriva. Et là, surprise ! Le vignoble, si bien travaillé, si bien aéré par leurs efforts, donna une récolte de raisins comme jamais auparavant. Les grappes étaient grosses, juteuses et sucrées. Les fils vendirent leur récolte et gagnèrent beaucoup d'argent.
C'est alors qu'ils comprirent le message de leur père. Le véritable trésor n'était pas caché sous la terre, mais dans le travail lui-même. Grâce à leurs efforts en cherchant le trésor, ils avaient préparé la terre pour une récolte exceptionnelle.
À partir de ce jour, les fils devinrent des travailleurs acharnés, se souvenant toujours que le plus grand des trésors est celui que l'on gagne par son propre labeur.
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