Dans un royaume où le soleil brillait presque toujours, vivait un Roi qui aimait beaucoup les énigmes et les gens intelligents. Un jour, il décida qu'il était temps de se marier, mais il voulait une épouse vraiment très, très maline.

Non loin du château, habitait un pauvre fermier avec sa fille, appelons-la Lise. Lise était connue dans tout le village pour son esprit vif. Un jour, le Roi, pour aider ses sujets, donna au fermier un petit lopin de terre. En bêchant la terre, le fermier et Lise trouvèrent un magnifique mortier en or, mais, curieusement, il n'y avait pas de pilon avec.

Le fermier, tout excité, dit : "Oh ! Je vais apporter ce mortier au Roi ! Il sera sûrement très content et nous récompensera."
Mais Lise, qui réfléchissait vite, secoua la tête. "Papa," dit-elle doucement, "si tu donnes le mortier sans le pilon, le Roi va penser que nous avons gardé le pilon pour nous. Il va le réclamer, et comme nous ne l'avons pas, il sera fâché."

Le fermier, pensant que sa fille s'inquiétait pour rien, n'écouta pas. Il alla au château et présenta le mortier en or au Roi.
Le Roi fut d'abord ravi. "C'est un beau cadeau !" dit-il. Puis, il fronça les sourcils. "Mais... où est le pilon qui va avec ?"
Le fermier devint tout pâle. "Majesté, nous n'avons trouvé que le mortier," balbutia-t-il.
Le Roi, se sentant trompé, se mit en colère. "Vous vous moquez de moi ! Vous avez caché le pilon ! Gardes, jetez cet homme en prison jusqu'à ce qu'il me dise où est le pilon !"

En prison, le pauvre fermier se lamentait : "Oh, si seulement j'avais écouté ma Lise ! Elle avait raison !"
Un garde entendit ses plaintes et les rapporta au Roi. Le Roi, intrigué par cette fille si sage, fit venir Lise au château.

"On dit que tu es très intelligente," dit le Roi à Lise. "Prouve-le-moi. Demain, tu viendras me voir. Mais attention : tu ne devras être ni habillée, ni nue. Tu ne devras ni marcher, ni être à cheval ou en charrette. Et tu ne devras être ni sur la route, ni en dehors de la route."
Lise réfléchit un instant, un petit sourire aux lèvres, puis elle dit : "J'essaierai, Majesté."

Le lendemain, Lise arriva au palais. Comment avait-elle fait ?
Elle s'était enroulée dans un grand filet de pêche. Ainsi, elle n'était pas vraiment habillée, mais elle n'était pas nue non plus !
Elle avait loué un âne. Elle s'était attachée à sa queue avec une longue corde, de sorte que l'âne la tirait, mais elle ne le montait pas. Et elle se laissait traîner, mais ses pieds touchaient à peine le sol, donc elle ne marchait pas vraiment.
Et pour la route ? C'était facile ! Elle avait fait en sorte que l'âne marche avec un côté de son corps sur le chemin et l'autre côté dans l'herbe juste à côté. Ainsi, elle n'était ni complètement sur la route, ni complètement en dehors !

Le Roi fut tellement impressionné par son intelligence qu'il éclata de rire. Il ordonna immédiatement de libérer le père de Lise.
"Tu es la fille la plus maline que j'aie jamais rencontrée !" déclara le Roi. "Veux-tu devenir ma femme et être la Reine ?"
Lise accepta, mais elle ajouta une condition : "Mon Roi, si jamais un jour vous décidez de me renvoyer du château, promettez-moi que je pourrai emporter avec moi la chose la plus précieuse que je possède ici."
Le Roi, charmé et amusé, accepta volontiers. "Bien sûr, ma chère Lise !"

Ils se marièrent et vécurent heureux pendant un certain temps. Lise était une Reine sage et donnait de bons conseils. Mais un jour, le Roi et la Reine eurent une grosse dispute. Le Roi, dans sa colère, oublia sa promesse et dit : "Ça suffit ! Je ne veux plus te voir ! Pars du château. Tu peux prendre ta 'chose la plus précieuse', comme convenu, et t'en aller !"

Lise ne pleura pas. Elle parut triste, mais accepta. Ce soir-là, elle prépara un délicieux repas pour le Roi et y mélangea une potion pour dormir très fort. Le Roi mangea, but, et bientôt, il ronflait profondément.
Alors, Lise appela doucement ses serviteurs les plus fidèles. Ils enveloppèrent le Roi endormi dans une belle couverture, le placèrent avec précaution dans un grand chariot, et Lise quitta le château avec son "trésor".

Elle l'emmena dans la petite maison de son père. Le lendemain matin, le Roi se réveilla. Il regarda autour de lui, très surpris. "Où suis-je ? Que s'est-il passé ?"
Lise était assise à côté de lui, souriante. "Mon cher mari," dit-elle, "vous m'avez dit de partir et d'emporter la chose la plus précieuse que je possédais au château. Pour moi, la chose la plus précieuse au monde, c'est vous !"

Le Roi resta silencieux un instant, puis un grand sourire illumina son visage. Il comprit à quel point Lise était non seulement maline, mais aussi combien elle l'aimait. Il la prit dans ses bras.
"Tu as encore gagné, ma Reine !" dit-il en riant. "Rentrons au château."
Et c'est ainsi qu'ils retournèrent ensemble au palais. Le Roi ne se mit plus jamais en colère au point de vouloir la renvoyer, et il écouta toujours avec attention les conseils de sa Reine si intelligente. Et ils vécurent heureux, avec beaucoup de rires et d'énigmes résolues ensemble.

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