Donner trois le matin et quatre le soir
Fables chinoises
Au pays des singes agiles et un peu gourmands, vivait un vieux monsieur qui s'occupait d'une joyeuse troupe de petits singes. Chaque jour, il leur distribuait de délicieuses châtaignes, leur friandise préférée.
Un matin, le vieux monsieur remarqua que sa réserve de châtaignes diminuait. Il réfléchit un peu, puis rassembla tous les singes.
« Mes chers amis, » commença-t-il d'un air sérieux, « à partir de maintenant, pour que nous ayons assez de châtaignes pour plus longtemps, je vous donnerai trois châtaignes le matin et quatre châtaignes le soir. Qu'en dites-vous ? »
À ces mots, les singes se mirent à grogner et à trépigner.
« Seulement trois le matin ? » cria un jeune singe. « Mais c'est le matin qu'on a le plus faim après une longue nuit ! »
« Oui, ce n'est pas juste ! » s'exclamèrent les autres en chœur, très mécontents. Ils firent des grimaces et certains commencèrent même à bouder.
Le vieux monsieur les regarda, un petit sourire malin aux lèvres. Il attendit que le calme revienne un peu.
« Bon, bon, je comprends, » dit-il d'une voix douce. « Alors, si vous préférez, que diriez-vous de ceci : je vous donne quatre châtaignes le matin et trois châtaignes le soir ? »
Les visages des singes s'illuminèrent instantanément.
« Quatre châtaignes le matin ! » s'écria joyeusement le même jeune singe. « Ça, c'est une excellente idée ! »
« Oui, oui ! Beaucoup mieux ! » approuvèrent tous les autres singes, en sautillant de contentement. Ils applaudirent et remercièrent chaleureusement le vieux monsieur pour sa grande générosité.
Le vieux monsieur hocha la tête, amusé. Il savait bien que, que ce soit trois le matin et quatre le soir, ou quatre le matin et trois le soir, cela faisait toujours sept châtaignes par jour. Mais les singes, eux, étaient bien plus heureux avec la deuxième proposition, et c'est tout ce qui comptait pour que la paix règne dans la troupe. Et chaque jour, ils dégustèrent leurs châtaignes avec grand plaisir.
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