Un été, alors que le soleil tapait fort et que les fleurs sentaient bon, une Cigale passait ses journées à chanter. "Tra-la-li, tra-la-la, que la vie est belle !" disait-elle en grattant sa petite guitare imaginaire. Elle voyait sa voisine, la Fourmi, qui n'arrêtait pas de travailler. La Fourmi portait de grosses graines sur son dos, une par une, vers sa maison.

"Hé, Fourmi !" cria la Cigale. "Pourquoi te fatigues-tu autant sous ce soleil ? Viens donc te reposer et chanter avec moi !"

La Fourmi, un peu essoufflée, répondit : "Bonjour Cigale. Je fais des réserves pour l'hiver. Quand il fera froid et qu'il y aura de la neige, il n'y aura plus rien à manger dehors."

La Cigale éclata de rire. "L'hiver ? Mais on a tout le temps ! Profite du soleil tant qu'il est là !" Et elle se remit à chanter. La Fourmi secoua la tête et continua son travail.

Les semaines passèrent. L'été laissa place à l'automne, puis l'hiver arriva. Un vent glacial se mit à souffler, et la neige recouvrit tout le champ. La Cigale, qui n'avait rien mis de côté, se retrouva sans rien à manger. Elle avait froid et son ventre gargouillait.

Elle se souvint alors de la Fourmi travailleuse. Elle alla frapper à la porte de la maison de la Fourmi, qui était bien chaude et remplie de provisions.
Toc, toc, toc.

La Fourmi ouvrit la porte. "Que veux-tu, Cigale ?" demanda-t-elle.

"Oh, gentille Fourmi," supplia la Cigale en grelottant, "j'ai si faim et si froid. Pourrais-tu me donner un petit quelque chose à manger ?"

La Fourmi la regarda et demanda : "Et que faisais-tu pendant tout l'été, quand je travaillais si dur ?"

"Moi ?" dit la Cigale, un peu honteuse. "Je chantais pour tout le monde, sous le beau soleil."

"Tu chantais ?" répondit la Fourmi. "J'en suis fort aise. Eh bien, dansez maintenant !" Et elle referma sa porte, laissant la Cigale réfléchir à sa leçon.

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