Vous connaissez peut-être l'histoire d'un garçon nommé Hans ? Ce Hans-là aimait une chose plus que tout au monde : jouer ! Aux cartes, aux dés, à n'importe quel jeu où l'on pouvait parier un sou ou deux. Le problème, c'est que Hans n'était pas très chanceux, ou peut-être pas très doué, car il perdait presque toujours.

Un jour, après avoir perdu jusqu'à son dernier bouton de culotte (façon de parler, bien sûr !), il ne lui restait plus que trois petites pièces d'argent. Triste et affamé, il marchait sur la route quand il rencontra un vieil homme à l'air pauvre et fatigué. C'était le bon Dieu lui-même, qui s'était déguisé pour voir comment les gens se comportaient.

Hans, malgré son ventre qui gargouillait, eut pitié du vieil homme. "Tenez," dit-il en lui donnant ses trois dernières pièces, "vous en avez sûrement plus besoin que moi."

Le bon Dieu sourit. "Hans, tu as bon cœur. Pour te récompenser, je t'accorde un souhait. Demande-moi ce que tu veux !"

Hans n'eut pas à réfléchir longtemps. Ses yeux s'illuminèrent. "Oh, si je pouvais avoir un jeu de cartes avec lequel je gagnerais à chaque fois !"

Le bon Dieu fut un peu surpris. Il s'attendait à ce que Hans demande de la nourriture, ou une maison. Mais un souhait est un souhait. "Très bien," dit-il, et il lui donna un jeu de cartes magiques. "Avec celles-ci, tu gagneras toujours."

Hans remercia le vieil homme et courut au premier endroit où l'on jouait. Et hop ! Il joua, et il gagna. Il rejoua, et il gagna encore ! Bientôt, Hans devint l'homme le plus riche du pays. Il avait un château, des serviteurs, et mangeait des festins tous les jours. Il n'oublia pas complètement d'être gentil, mais il aimait surtout gagner, gagner, et encore gagner.

Les années passèrent. Hans devint un vieux monsieur, toujours avec ses cartes magiques. Un jour, Saint Pierre, le gardien des portes du Paradis, vint le trouver. "Hans," dit-il gentiment, "ton heure est venue. Prépare-toi à monter au Ciel."

Hans, qui n'avait pas perdu son amour du jeu, répondit : "Cher Saint Pierre, avant de partir, accepteriez-vous une petite partie de cartes ? Juste pour le plaisir ?"

Saint Pierre, qui était de bonne humeur, accepta. Bien sûr, avec ses cartes magiques, Hans gagna ! Et il gagna le droit de rester encore un peu sur Terre. Cela se reproduisit plusieurs fois. Chaque fois que Saint Pierre venait, Hans proposait une partie, et gagnait un peu plus de temps.

Mais tout a une fin. Un jour, Hans mourut pour de vrai. Son âme monta, monta, et arriva devant la grande porte dorée du Paradis. Saint Pierre était là. "Ah, Hans," dit-il en secouant la tête. "Tu as passé ta vie à jouer et à utiliser tes cartes pour tout obtenir. Le Paradis n'est pas un endroit pour les tricheurs comme toi. Tu ne peux pas entrer."

Déçu, Hans descendit alors vers la porte de l'Enfer. Le Diable en personne vint lui ouvrir, avec un grand sourire plein de dents pointues. Mais quand il reconnut Hans et ses fameuses cartes, son sourire disparut. "Oh non, pas toi !" hurla le Diable. "Si tu entres ici, tu vas me gagner tout mon royaume, mes chaudrons, mes fourches ! Va-t'en, je ne veux pas de toi !"

Voilà Hans bien embêté. Refusé au Paradis, refusé en Enfer. Il remonta tristement vers la porte du Paradis. Il eut alors une idée. "Saint Pierre," supplia-t-il, "juste une toute petite faveur. Puis-je jeter un coup d'œil à l'intérieur ? Juste une seconde, pour voir comme c'est beau ?"

Saint Pierre, pensant que cela ne pouvait pas faire de mal, entrouvrit un peu la porte. Aussitôt, Hans lança son jeu de cartes magiques aussi loin qu'il put à l'intérieur du Paradis. "Oh, zut alors !" s'écria-t-il. "Mes cartes ! Il faut absolument que j'aille les récupérer !" Et avant que Saint Pierre ait pu réagir, Hans se glissa rapidement par l'ouverture.

Une fois à l'intérieur, il ramassa ses cartes, trouva un petit nuage confortable, s'assit et refusa de bouger. Saint Pierre soupira, mais que pouvait-il faire ? Hans était dedans.

Et c'est ainsi que Hans le joueur, grâce à sa ruse et à un dernier tour de passe-passe, trouva sa place au Paradis. On dit même que de temps en temps, pour ne pas s'ennuyer, il organise une petite partie de cartes amicale avec les anges. Mais chut, c'est un secret !

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