Dans une cuisine où flottait une odeur délicieuse de poulet rôti, travaillait une jeune cuisinière nommée Gretel. Elle était connue pour être très astucieuse, et vous allez bientôt comprendre pourquoi.

Un jour, son maître lui dit : "Gretel, j'ai un invité qui vient dîner ce soir. Prépare-moi deux beaux poulets bien dorés. Assure-toi qu'ils soient parfaits !"
"Bien sûr, maître !" répondit Gretel, en se mettant aussitôt au travail.

Elle mit les deux poulets à rôtir dans le four. Bientôt, une odeur alléchante emplit la cuisine. Gretel se pencha pour vérifier la cuisson. "Hmm," se dit-elle, "ils ont l'air presque prêts. Peut-être devrais-je goûter un petit morceau, juste pour être sûre qu'ils sont bien assaisonnés."
Elle coupa une petite aile du premier poulet. C'était si bon qu'elle en prit une autre. Puis une cuisse. Et avant qu'elle ne s'en rende compte, le premier poulet avait presque disparu !
"Oh là là," pensa Gretel. "Si le maître voit ça... Mais ce serait dommage de laisser ce deuxième poulet tout seul." Et hop, elle commença à grignoter le deuxième poulet aussi.

Juste à ce moment-là, son maître entra dans la cuisine. "Gretel, l'invité est arrivé ! Les poulets sont-ils prêts ?"
Gretel, un peu nerveuse mais toujours maligne, répondit vivement : "Oui, maître, ils sont presque à point ! Je les sors dans une minute."
Le maître retourna au salon. Gretel réfléchit vite. Elle prit le peu qui restait des poulets, les cacha rapidement, puis courut vers son maître en chuchotant : "Maître, maître ! Pendant que vous étiez parti, l'invité a essayé de voler les poulets ! Il les a pris et s'est enfui par la porte de derrière !"

"Comment ?" s'écria le maître, furieux. Il courut à la porte de derrière et vit l'invité qui, entendant du bruit, commençait à s'éloigner, un peu inquiet.
Pendant ce temps, Gretel avait couru vers l'invité et lui avait dit, l'air effrayé : "Vite, sauvez-vous ! Mon maître est devenu fou ! Il veut vous couper les oreilles ! Regardez, il arrive avec son grand couteau à découper !"
L'invité, terrifié à l'idée de perdre ses oreilles, se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait.

Le maître, voyant l'invité s'enfuir, se mit à crier : "Attendez ! Rendez-m'en au moins un ! Au moins un !" Il pensait bien sûr à l'un des poulets.
Mais l'invité, en entendant "Au moins un !", crut que le maître voulait lui couper au moins une oreille et courut encore plus vite, sans jamais se retourner.

Le maître revint dans la cuisine, tout essoufflé et bredouille. Gretel était là, l'air innocent.
"Eh bien," dit-elle, "puisqu'il n'y a plus d'invité et plus de poulets, je suppose que je peux finir ce petit reste." Et elle savoura tranquillement ce qu'elle avait réussi à garder pour elle.
Et c'est ainsi que la maligne Gretel profita d'un bon repas, grâce à son esprit vif.

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