Un beau matin, sept amis du pays de Souabe décidèrent de partir à l'aventure. Ils se croyaient très courageux. Pour se protéger, ils fabriquèrent une seule et unique lance, très longue. Le plus fort marchait devant, tenant la pointe, et les six autres suivaient en file indienne, chacun agrippé à la lance.

Un jour d'été, en traversant un champ, ils entendirent un fort bourdonnement. Bzzzz!
Oh là là! s'écria le premier, c'est un tambour! L'ennemi arrive!
Ils faillirent tous s'enfuir. Mais l'un d'eux, voulant montrer son courage, s'avança doucement et découvrit... un gros bourdon sur une fleur. Ouf! Ce n'était qu'un insecte. Ils continuèrent leur chemin, un peu moins effrayés.

Plus tard, dans un autre champ, ils virent un lièvre endormi, ses longues oreilles pointées vers le ciel.
Regardez! chuchota un autre. Un monstre terrible! Ses oreilles sont des cornes et ses yeux brillent comme du feu!
Après avoir bien discuté, ils décidèrent d'attaquer tous ensemble.
Un, deux, trois, À L'ATTAQUE! crièrent-ils en chargeant avec leur lance.
Le lièvre, réveillé en sursaut, détala comme une flèche. Les sept Souabes furent d'abord surpris, puis très fiers d'avoir chassé un si grand danger.

Finalement, ils arrivèrent au bord d'une large rivière. Comment la traverser? Ils aperçurent un homme sur l'autre rive.
Le premier Souabe lui cria : Cher monsieur, comment passer cette eau?
L'homme, qui parlait un drôle de patois, répondit : Wat? Wat? (ce qui voulait dire Quoi? Quoi?).
Mais le Souabe comprit Wate, wate! (ce qui, dans sa langue, voulait dire Marche dans l'eau!).
Alors, il mit un pied dans la rivière, mais s'enfonça aussitôt dans la boue jusqu'au cou! Il agita les bras, essayant de crier, mais seul un gargouillis sortit.
Ses amis, voyant sa détresse et pensant qu'il se noyait, eurent une peur bleue. Ils se dirent que le monde était bien trop rempli de dangers pour eux.
Sans plus attendre, ils firent demi-tour et rentrèrent sagement dans leur village, décidant que les aventures, ce n'était finalement pas pour eux. Et ils vécurent tranquilles, mais sans plus jamais chercher de monstres.

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