L'Enfant et le Loup
Fables d'Ésope
Sur une colline verdoyante, où l'herbe était douce comme un tapis, vivait un jeune berger nommé Léo. Léo s'occupait des moutons de son village, mais oh là là, comme il s'ennuyait ! Regarder les moutons brouter toute la journée, ce n'était pas très excitant.
Un jour, une idée un peu coquine lui traversa l'esprit. Pour s'amuser un peu, il prit une grande inspiration et cria de toutes ses forces : « Au loup ! Au loup ! Un loup attaque les moutons ! »
Les villageois, alertes et courageux, lâchèrent leurs outils et coururent vers la colline, armés de fourches et de bâtons. Ils étaient prêts à défendre le troupeau. Mais en arrivant, que virent-ils ? Léo, qui se tenait le ventre tellement il riait. « Ha ha ha ! Je vous ai bien eus ! Il n'y a pas de loup ! »
Les villageois n'étaient pas contents du tout. « Ce n'est pas drôle, Léo ! » dirent-ils avant de retourner à leurs occupations, en grognant un peu.
Quelques jours plus tard, Léo s'ennuyait de nouveau. « Je vais leur refaire la blague ! C'était si amusant de les voir courir ! » pensa-t-il. Et hop ! Il cria encore plus fort : « Au loup ! Au loup ! Vite, il est là ! »
Encore une fois, quelques villageois accoururent, un peu moins vite cette fois, et un peu moins nombreux. Et encore une fois, Léo éclata de rire en les voyant arriver tout essoufflés. « C'était juste pour rire ! Vous êtes tombés dans le panneau une deuxième fois ! »
Cette fois, les villageois étaient vraiment fâchés. « Léo, si tu continues comme ça, plus personne ne te croira, même si c'est vrai ! » l'avertit le plus âgé d'entre eux. Mais Léo ne les écouta pas vraiment.
Puis, un soir, alors que le ciel devenait orange et rose, un vrai loup, grand et avec des yeux perçants, sortit doucement de la forêt. Il avait l'air affamé et regardait les moutons avec envie.
Léo eut la peur de sa vie. Il cria aussi fort qu'il put, la voix tremblante : « Au loup ! Au loup ! Un vrai loup, cette fois ! Aidez-moi ! S'il vous plaît, venez vite ! »
En bas, dans le village, les gens entendirent ses cris. Mais ils se dirent les uns aux autres : « C'est encore Léo qui fait des siennes. Il essaie de nous tromper une nouvelle fois. Il ne nous aura pas cette fois. » Et personne ne bougea. Personne ne vint l'aider.
Le loup s'approcha du troupeau, et Léo ne put rien faire d'autre que regarder, impuissant et terrifié, pendant que le loup effrayait ses pauvres moutons et en emportait quelques-uns.
Ce jour-là, Léo comprit quelque chose de très important : si on raconte trop de mensonges, plus personne ne vous croit, même quand on dit la vérité. Et ça, ce n'est pas drôle du tout.
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